CREATION DE DUEL D’OMBRES A AVIGNON du 5 au 26 juillet
Au théâtre de l’Albatros, rue des teinturiers.
Avec
Vincent Byrd Le Sage (Chevalier Saint-George)
Philippe Dormoy (Chevalier D’Eon)
Morgane Le Corre (pianoforte)
Angélique Ballue (chant)
Musique du Chevalier Saint George
TOURNEE DE LA DERNIERE SCENE AUX ANTILLES
Les dates et lieux:
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OCTOBRE 2013 |
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MARIE GALANTE |
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BEAUPORT (Saint-Louis) |
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LAMENTIN |
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Relâche |
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ROBERT LOYSON (Le Moule) |
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Me |
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CMAC (Fort-de-France) |
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V |
CMAC(Fort-de-France) |
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S |
STE ROSE |
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20 |
D |
Relâche |
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L |
PRISON DE BAIE MAHAULT |
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M |
Centre SONIS (Les Abymes) |
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Me |
FAC de FOUILLOLE (Pte-à-Pitre) |
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24 |
J |
FAC de ST CLAUDE |
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VENUS ET ADAM (lecture) au théâtre du LUCERNAIRE (Paris)
Vendredi 18 novembre à 11 h (voir tract ci-dessous)
tract Venus et Adam dernière version (2)
RUE SAINT-DENIS au théâtre de l’épée de bois (Cartoucherie) du 24 mars au 17 avril
SALON DU LIVRE AFRICAIN DE GENEVE
du 28 avril au 2 mai 2010
AMBASSADE DE FRANCE EN ROUMANIE
INSTITUT FRANCAIS
Mardi 23 MARS 2010, BUCAREST
09.00 Symposium « Francophonie : diversité au service de la paix » organisé par l’Institut français à Bucarest
Conférence d’Alain Foix: ELOGE TIMIDE DE L’IMPARFAIT. Sous-titre : Pour une perle baroque dans le mur des identités.
Bibliothèque Centrale Universitaire
18.30 Conférence d’Alain Foix: « La Caraïbe, un arc tendu, une danse, une poésie du déchirement et du tremblement”
Autres intervenants:
– Ioan Panzaru, recteur de l’université de Bucarest
–Roger Dehaybe (CFB), Administrateur général honoraire de l’AIF, ancien sherpa et Commissaire général aux RI de la CFB
– Mongi Bousnina (Tunisie), Directeur général honoraire de l’ALECSO (Organisation arabe pour l’éducation, la culture et la science), ancien ministre de la culture et ancien Ambassadeur à Paris notamment auprès de l’UNESCO
– David Morin (Canada), Directeur adjoint du réseau francophoe de recherche sur les opérations de paix (Montréal)
Librairie-café de l’Institut Français de Bucarest
Mercredi 24 MARS 2010, BUCAREST
10.00 Rencontre autour de l’oeuvre d’Alain Foix avec les étudiants du lectorat français de l’Université de Bucarest Université de Bucarest (Str. Edgar Quinet nr 5-7)
16h30 Rencontre autour de l’oeuvre d’Alain Foix avec les lycéens du Lycée français Anna de Noailles de Bucarest et du Lycée Lazar
Salle Elvire Popescu (Bd Dacia nr. 77)
JEUDI 25 MARS 2010, TIMISOARA
14.00 Rencontre autour de l’oeuvre d’Alain Foix avec des lycéens de plusieurs lycées de la ville (6 lycées) – Lycée Loga
19.00 Rencontre tous publics autour de l’oeuvre d’Alain Foix : public de la ville, étudiants et professeurs de la Faculté de Lettres (Université de l’Ouest) – CCF
Dimanche 28 mars 2010, SALON DU LIVRE DE PARIS
de 17h à 17h30 Rencontre avec Alain Foix, suivie d’une séance de dédicaces d’une heure à la librairie du stand « Terres d’Océan » animée par la librairie JASOR.
Du 4 au 15 avril 2010, PHILADELPHIE
Les danseuses chorégraphes Manuèle Robert (Présidente de Quai des arts) et Myriam Hervé-Gil, accompagnées d’Alain Foix pour un échange entre danseurs du Conservatoire de Reims et ceux de Philadelphie, échange organisé par le Conservatoire de Reims, le théâtre Louis Jouvet de Rethel , la compagnie Myriam Hervé-Gil et l’Université des Arts de Philadelphie. Spectacle donné en commun au grand théâtre de Philadelphie.
Au programme, des pièces dansées par les élèves du Conservatoire de Reims et les élèves de l’Université des Arts de Philadelphie:
J’ai du mal à m’endormir de Manuèle Robert (pièce lauréate du Concours International de Bagnolet, 1983)
Final de Mechanical Organ d’Alwin Nikolaïs
Gouadec de Myriam Hervé Gil
Asibikaashi de Myriam Hervé Gil
Suivre ces liens: Reims-Philadelphie
http://www.crr-reims.fr/infos-pratiques/actualites/operation-reims-philadelphie-ii.html
http://ciehervegil.com/html/philly.html
Du 28 avril au 2 mai 2010, SALON DU LIVRE DE GENEVE
Interventions et signatures d’Alain Foix. Thème général du salon: Des Héros pour l’Afrique
19 mai 2010, FESTIVAL DE THEATRE DE COYE-LA-FORET
20h 30 Représentation de Pas de Prison pour le vent d’Alain Foix. Mise en scène Antoine Bourseiller
27 au 30 mai, FESTIVAL INTERNATIONAL DE CHEMNITZ (AUTRICHE)
Alain Foix y est invité en compagnie du réseau FENCE (Réseau international d’auteurs de théâtre) auquel il appartient.
AUTRES PROJETS EN COURS
L’ombre de l’aigle
Deux scénarios de fiction pour France télévision à partir de la biographie de Toussaint Louverture (librement inspiré du roman biographique d’Alain Foix Toussaint Louverture éditions Folio-Gallimard)
Scénarios d’Alain Foix et Philippe Niang
Une production France-Télévision et Eloa Production
Début du tournage prévu en novembre 2010.
Précédemment…
LE CIEL EST VIDE
27 et 28 novembre à la Filature de Mulhouse
Du 3 au 5 décembre au TJP de Strasbourg
LECTURE DE VENUS ET ADAM
le lundi 22 juin 2009 à 20h au théâtre Darius Milhaud, Paris
PAS DE PRISON POUR LE VENT à AVIGNON
du 8 au 31 juillet 2009, 12h 40
Au théâtre du Petit Louvre (Avignon)
A travers cette pièce de théâtre, c’est bien d’un hommage qu’il s’agit : Alain Foix a voulu, à l’occasion du 25ème anniversaire de la mort de Gerty Archimède, ranimer la voix de cette grande Dame qui a affirmé, toute sa vie durant, sa générosité et son dévouement pour la Guadeloupe et les Antilles. L’auteur a choisi de relater la rencontre entre deux personnages qui ont marqué leur époque : Gerty Archimède, avocate et militante politique, et Angela Davis, afro-américaine, dans les années 70. Toutes deux ont porté le combat sur tous les fronts avec pour seul but de lutter pour la justice, l’égalité et l’émancipation des peuples.
« Cette histoire vraie qu’Angela Davis rapporte dans son autobiographie et qui lui donna l’occasion de sa rencontre avec Gerty, je la fais mienne offrant à ces deux grandes Dames de notre histoire contemporaine une nouvelle occasion de dialoguer » (Alain Foix)
Tout se passe en présence d’un personnage pour le moins insolite, le vent : il ramène constamment Gerty Archimède au cyclone de 28 qui éveilla par le malheur, sa conscience politique.
Texte d’Alain Foix
Mise en scène de Antoine Bourseiller
Avec Marie-Noëlle Eusèbe (Gerty Archimède), Sonia Floire (Angela Davis), Mariann Mathéus (Soeur Suzanne), Alain Aithnard (l’homme)
Design sonore : Jean-Baptiste Barrière
Texte publié aux Editions Jasor, 2006
Paru dans L’Humanité le 22 juillet 2008
Deux femmes au gré du vent
THÉÂTRE . Pas de prison pour le vent, d’Alain Foix, s’inspire de la rencontre véridique de deux fortes personnalités, femmes, noires et communistes : Angela Davis, égérie des Black Panthers, et Gerty Archimède, première avocate antillaise et grand-tante de l’auteur.
Elles ont toutes les deux marqué leur génération d’un combat sensiblement proche. Angela Davis frise les trente ans et est devenue la figure charismatique des Black Panthers, mouvement radical américain pour l’émancipation du peuple noir. Après un séjour à Cuba, elle se retrouve bloquée à Basse-Terre, en Guadeloupe. Elle compte parmi les dix personnes les plus recherchées par le FBI et voit son passeport confisqué par un douanier français. À l’époque, toute personne revenant de Cuba avec des documents était passible de cinq ans de prison. Les dockers du port l’envoient chez Gerty Archimède, laquelle va alors préparer sa défense. Devenue la première avocate antillaise en 1939, Gerty Archimède, soixante-deux ans, est désormais une personnalité politique, porte-drapeau de la lutte anticolonialiste dans l’île. Elle vit sous le même toit que sa cadette, Raymonde, engagée quant à elle dans d’autres sphères : elle est religieuse, sous le nom de soeur Suzanne. Toutes les trois se retrouvent dans la villa familiale, sur les hauteurs de la Lézarde, tandis qu’un ouragan menace, sous le regard d’un mystérieux homme de maison.
Omniprésent dans ce huis clos, un personnage invisible et pourtant palpable : le vent. En référence au cyclone de 1928 qui éveilla, de façon tragique, la conscience politique de Gerty Archimède. Cette force de la nature influence les rapports entre le triangle féminin, entre tension et complicité. Chacune d’entre elles réagissant différemment à l’égard du vent.
C’est en hommage à cette grand-tante guadeloupéenne qu’Alain Foix a créé cette pièce, à l’occasion du 25e anniversaire de sa mort, en août 1980. Et c’est en s’appuyant sur les mémoires d’Angela Davis qu’il l’a construite. « Maître Archimède était une grande femme à la peau sombre, aux yeux vifs et au courage indomptable. Je n’oublirai jamais notre première rencontre. Je sentais que j’étais en présence d’une très grande dame. Pas un instant je ne doutais qu’elle allait nous sortir de notre mauvaise posture. Mais j’étais tellement impressionnée par sa personnalité, le respect qu’elle attirait que, pendant un certain temps, notre problème parut secondaire. », écrivait l’Afro- Américaine.
Alain Foix est également journaliste, critique de spectacles, docteur en philosophie, directeur artistique, documentariste et consultant. Auteur d’un grand nombre d’articles et de courts essais, il a notamment dirigé la scène nationale de la Guadeloupe de 1988 à 1991. À propos de Gerty Archimède, il écrit : « Bien audelà de la simple affection du petit-neveu pour sa grandtante, il m’est resté, comme à beaucoup, une chose difficilement exprimable qui tient plus que de l’admiration : de la conscience d’avoir été relié à une personne rare. Une de celles qui portent en elles bien plus qu’elles-mêmes : l’esprit d’un monde tout entier, d’un monde en mouvement, d’une grande histoire en marche. » Sa pièce Pas de prison pour le vent s’en ressent. Admirablement écrit, son texte est celui du combat contre l’oppression.
Ludovic Tomas
LE CIEL EST VIDE en novembre et décembre à la filature de Mulouse et au TJP de Strasbourg
Entretien avec Bernard Bloch dans La terrasse de septembre 2008
Le ciel est vide : Othello et Shylock face à l’absence des autres
C’est à la demande de Bernard Bloch qu’Alain Foix a composé ce dialogue philosophico-poétique, devant questionner et éclairer les relations entre noirs et juifs. La question de l’altérité, qui a provoqué au cours de l’histoire tant de massacres absurdes, est au cœur de la pièce à travers quatre figures mythiques, Othello, Shylock, Desdémone et Jessica. Tel un miroir réfléchissant poétique et universel – explorant aussi les relations entre les hommes et les femmes -, la pièce transforme les personnages en personnes, et renvoie à des problématiques actuelles.
« Othello et Shylock sont enfermés dans l’image détruite qu’ils ont d’eux-mêmes : Shylock dans celle du juif humilié et trahi, Othello dans celle d’assassin de l’innocente chérie. »
Quelle a été la nature de la commande du texte à Alain Foix ?
Qu’attendiez-vous à travers cette commande ?
En 2004, suite au malheureux épisode de Dieudonné dans l’émission de Fogiel, Alain Foix a écrit une lettre ouverte avec laquelle j’étais en profond accord. La « concurrence entre les victimes » qui continue de faire des ravages (notamment entre les noirs et les juifs) dresse les opprimés les uns contre les autres et permet aux fauteurs de haine de prospérer sur le terreau de la peur de l’autre. J’ai alors demandé à Alain de travailler avec moi un projet théâtral ayant pour thème « les noirs et les juifs ». Moi qui, après Lehaïm-à la vie !, pensais que le théâtre ne pouvait plus être que documentaire, je ne m’attendais pas à ce qu’il compose le dialogue philosophico-poétique qu’est Le ciel est vide. Alain a eu cette idée magistrale de mettre en conflitdeux figures emblématiques, Othello et Shylock, deux figures ne pouvant exister sans la présence de celles qui ont motivé leurs passions chez Shakespeare : Desdémone et Jessica.
Le texte met en scène quatre personnages de Shakespeare : Othello, Shylock, Desdémone et Jessica. Pouvez-vous décrire ces personnages tels qu’ils apparaissent dans Le ciel est vide ?
La pièce se déroule de nos jours. Shylock et Othello, d’une part, Desdémone et Jessica, de l’autre, errent depuis siècles dans un désert infini sous un ciel désespérément vide. Les premiers ressassent leur douleur, Shylock sa rancune et Othello sa haine de soi. Ils se détestent, mais sont condamnés à se supporter. Quant à Desdémone et Jessica, leur relation est plus douce, plus fraternelle, mais elles souffrent d’être séparées des hommes. Une incompréhension naît entre l’héroïne romantique qui n’arrive pas à en vouloir à son amoureux meurtrier et Jessica, plus pragmatique, qui assume pleinement sa révolte contre son père.
Quel est cet enfer au ciel vide que traversent les personnages ?
On pense immanquablement à Huisclos de Sartre, à cette différence essentielle près, qu’ici, les hommes et les femmes sont définitivement séparés. Chez Sartre « L’enfer, c’est les autres ». Dans Le ciel est vide, l’enfer ce serait justement l’absence des autres, la condamnation à rester éternellement face à son semblable, face à soi-même. L’autre dimension infernalede ce texte tient à l’incursion récurrente d’images venues du monde réel. Images des guerres, des massacres, des crimes contre l’humanité, perpétrés depuis quatre siècles, que nos personnages ne comprennent pas. Ces images les sidèrent ; ils s’en sentent confusément responsables. Et quand ils demandent au ciel de les éclairer, il reste désespérément muet et vide.
En quoi le fait qu’Othello soit noir et Shylock juif a-t-il une importance aujourd’hui ? Comment la pièce éclaire-t-elle les questions de l’antisémitisme et du racisme ? Et peut-être celle des relations entre noirs et juifs ?
Du temps de Shakespeare, la ségrégation raciale à l’égard des noirs était un phénomène marginal. En revanche, l’antisémitisme est d’une rare virulence dans la Venise de Shylock. Aujourd’hui, dans notre imaginaire collectif, il est impossible de ne pas voir dans les figures de Shylock et d’Othello les archétypes du juif et du noir, deux figures d’exclus. Dans Le ciel est vide, au lieu de se sentirréunis par cette réprobation, nos deux personnages tournent leur détestation l’un contre l’autre jusqu’à ce que leurs femmes, épouse ou fille, leur fassent découvrir la force consolatrice du pardon, de la réconciliation, de la solidarité, peut-être.
La question de l’altérité – telle que peut la penser Levinas par exemple – est-elle d’une actualité aiguë aujourd’hui ? Comment le théâtre peut-il s’emparer de cette question ?
D’après Levinas, « le visage de l’autre nous dit : tu ne tueras point ». Le théâtre ne peut certes pas résoudre cette question. Mais le simple fait qu’elle reste en question n’est déjà pas mal. Nous avons connu, nous connaissons encore, de nombreux moments historiques, ici ou ailleurs, ou la question du meurtre de l’autre parce qu’il est autre n’est même plus une question : on tue allègrement tout ce qui ne nous ressemble pas. Le ciel est vide est, d’un bout à l’autre, traversé par cette question.
Quel est le rôle des femmes – épouse ou fille – dans la pièce ?
Quel est l’autre le plus radicalement autre, si ce n’est l’homme pour la femme et réciproquement ? Pour Shylock comme pour Othello, la relation amoureuse, qu’elle soit conjugale ou filiale, est déterminée par cette pulsion qui à la fois réunit et sépare : la pulsion de possession. « Je la veux toute »disait Lacan… Mais qu’est-ce que cet amour qui veut posséder l’autre, qui ne lui laisse pas l’espace d’être ce qu’il est, c’est-à-dire un(e) autre ?
Vous dites que « l’image occupe une place centrale dans la pièce ». Pouvez-vous expliciter ce rôle ?
Othello et Shylock sont enfermés dans l’image détruite qu’ils ont d’eux-mêmes : Shylock dans celle du juif humilié et trahi, Othello dans celle d’assassin de l’innocente chérie. Mais c’est dans la forme même du texte que l’image – entendue ici au sens cinématographique du terme – occupe une place cardinale. Elle est le cinquième personnage de la pièce. C’est elle qui fait avancer les personnages sur le chemin de leur libération, de leur réconciliation avec eux-mêmes.
Propos recueillis par Agnès Santi
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LECTURES EN AVIGNON
DUEL D’OMBRES
D’Alain Foix
Comédie en musique
Anne Sée (Chevalier d’Eon)
Stany Coppet (Chevalier Saint George)
Mise en espace Caroline Ducrocq
21 Juillet 2008 à 10h 30 au Petit Louvre
22 Juillet 2008 à 15h à la Maison Jean Vilar
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Lecture
VENUS ET ADAM
De Alain FOIX
Théâtre du Lucernaire
vendredi 15 et samedi 16 février 2008 à 19h
Entrée libre dans la mesure des places disponibles
En février 2004, je fus saisi par lecture d’un fait divers rapporté par Christophe Boltanski, envoyé spécial de Libération. Le 21 septembre 2001, à hauteur de Tower Bridge, sur la Tamise, on découvrit un curieux objet flottant entre deux eaux. C’était le corps, affreusement mutilé, d’un enfant noir sans tête, ni bras, ni jambes, juste un tronc recouvert d’un short orange.
Dans le même temps, Nelson Mandela demandait à la France de lui restituer le corps de Saartjie Baartman dite la Vénus Hottentote, née en esclavage en 1789, décédée à Paris 25 ans plus tard, après avoir été montrée dans des zoos humains en Angleterre et en France où elle finit sa vie comme prostituée avant d’être « empaillée » par le savant Georges Cuvier et exposée ainsi dans la plus complète nudité au Musée de l’homme jusqu’en 1974.
Ainsi un acte de barbarie commis par un balawo qui, au nom d’une croyance ancestrale, fait de la Tamise le sépulcre d’un enfant sacrifié, semblait par l’actualité répondre à un autre acte de barbarie, commis au nom de la science sur le corps d’une femme à qui on refusa pendant un siècle une sépulture décente. Je décidais donc de me saisir de ce fait divers pour écrire ce drame musical autour des personnages d’Adam et de Vénus qui renvoient de manière symbolique et archétypale aux questions de l’origine. (Alain Foix)
Vénus et Adam a reçu le Grand Prix Beaumarchais/ETC en 2004
Cette pièce fut lue à la Comédie Française en 2005