« Petit monde », ti moun en créole, c’est Lino, l’enfant que fut l’auteur et dont il se souvient.
Il a huit ans quand il quitte son île de Guadeloupe avec Lucia, sa mère, et s’embarque pour la métropole. Dix jours de traversée qui vont tout bouleverser, et marquer douloureusement la déchirure avec Aurèle, l’ouvrier de la mer, qu’il aime comme un père, les melons de maman Telle, les accents du pays, et les averses qui réveillent les parfums de la terre.
Tôt levée, tard rentrée de l’hôpital où elle fait des ménages, Lucia, mère courage à laquelle Lino apprendra l’orthographe et la grammaire, parvient à recréer un écosystème créole au rez-de-chaussée du dernier immeuble de Bondy.
Plus tard, l’hôpital de Berck-Plage où Lino est envoyé sera une autre déchirure, mais il en reviendra avec un nouveau rapport au monde. Puis il y aura d’absolues nouveautés : les filles, la découverte de la psychanalyse… La lecture passionnée de Tristes Tropiques, de Lévi-Strauss, et la mort d’Aurèle marqueront la fin de l’enfance et la dernière émancipation.
À travers la mémoire de l’enfant, ce petit monde dans le monde, c’est aussi toute une poétique de la banlieue qui surgit.
Ta mémoire, Petit Monde
Roman d’Alain Foix
Collection « Haute Enfance », Gallimard, 2005
Prix : 12,50 euros
Sélection du Prix des Amériques insulaires 2006
Une pensée pour Lino ce jeudi passé à Berck plage.
En effet, comment oublier ce devant-derrière et ce en haut-en bas ?
Symbole de la situation tragique vécue, un jour pas comme les autres, sur cette grande plage.
Mais heureusement, ce jeudi l’atmosphère était paisible et l’air revigorant !
Meilleures salutations