Aujourd’hui, c’est l’enfant qui paraît et le cercle de famille s’agrandit. Il est NOIR. C’est mon petit essai paru ce jour chez Galaade.
Pour l’occasion je me fends d’un petit poème au pied levé à boire coude levé au comptoir à la santé du nouveau-né. Boire cul sec et sans modération, renversé tête penchée et la gorge déployée même pour rire.
Petit noir
(Poème à boire au comptoir)
Aujourd’hui Jeudi NOIR beau soleil printanier
Aujourd’hui paraît NOIR livre blanc sur le noir sous le blanc
Blanc sur noir
Blanc qui crisse tableau noir qui s’efface sans un cri
Un silence sous l’histoire qui s’écrit pas à pas tout en blanc
Pas de cri sans espoir
La mémoire un grimoire désespoir
Sans la poire pour la soif
Pour la soif de l’histoire
Qui s’écrit sans les cris
Blanc et noir et couleurs sans la peur
Sans fureur
Un chat noir ne l’appelle pas un chat
Nomme le Noir
Comme la nuit qui fait gris mistigris
Même Socrate le vieux chat qui écrit
Mais si noir n’est pas Noir
Il nous reste l’espoir
Pour Socrate bien-sûr
Mais pour tous qu’ils soient gris blancs ou noirs et bien libres
Libres, libres surtout, libres d’abord, libres
Libres comme zèbres échappés des barreaux noirs et blancs
De savane en savane en courant les couleurs
De savane en savane les savants courants d’air