Récemment, à Perpignan, je faisais en compagnie de mon amie chorégraphe Dominique Rebaud une lecture démonstration sur la danse. Dominique a eu la belle idée de projeter une série de photos de danse toutes différentes tirées de l’histoire contemporaine de la danse en posant au public la question: « Que voyez vous »?
Je devais, à partir des réponses du public développer une analyse, des commentaires et un ensemble de questions rapportant à l’histoire ou à la mémoire de la danse se réfléchissant dans la photo. Sur la photo, et par ricochet dans les regards posés sur celle-ci.
L’image, et tout particulièrement l’image de la danse, est comme un écho à la vision. On voit aussi ce qu’on projette. L’œil ne capte pas seulement. Il capture, il saisit. Il est prédateur. Nous avons au fond de la rétine cette part animale qui nous rapproche des fauves. L’œil est un outil nous permettant d’abord d’attraper ce que nous connaissons, ou croyons connaître déjà. D’où l’intérêt de surprendre (sur-prendre) voire de décevoir le regard et l’obliger à se défaire de la gangue de sa culture pour percevoir ce qui est nouveau et parlant dans une œuvre d’art.
En l’occurrence, il était notamment intéressant de voir à quel point les réponses étaient différentes et témoignaient chacune à leur manière d’un rapport personnel à la danse, au mouvement, à l’image, aux formes, aux corps. Rapport personnel mais aussi culturel, social. L’image arrêtée d’un corps ou d’un ensemble de corps en mouvement étant d’abord perçue à travers le filtre d’une autre image mentale prédéterminée par sa culture et son expérience.
En réalité, ce qu’on voit dit parfois plus sur celui qui voit que sur ce qui est vu.
Il serait tentant sur une telle photo d’interroger les visiteurs de ce site en leur posant la question: « Que voyez vous? » Chiche de répondre ici même. Tout ce que vous pourrez dire sera retenu contre vous.
Un indice: C’est une photo de la compagnie Alwin Ailey
Je ne suis pas joueuse de nature … et il me semble avoir plus à-prendre qu’à donner dans l’interprétation et la compréhension des choses. C’est d’ailleurs pour cela que je vous lis !
Mais bon, j’implore votre indulgence
Je vois :
* un mouvement ascentionnel vers l’avant (le futur) qui repousse fermement, mais avec un attachement indéniable au passé (le regard)
* un drapeau qui flotte au vent
* la solidarité, l’union
* la rigueur, la tension, la force
* un défi aux lois de la nature
la beauté de la joute de ces 4 mousquetaires
Merci pour votre sourire du jour !
Je vois la beauté, la légèreté et la maîtrise.
Je vois la vie.
Je vois ce que la volonté peut faire, et le travail.
Je vois des hommes magnifiques.
Je vois des êtres pleins et entiers.
Je vois une figure chorégraphique tellement parfaite, où les jambes et les bras sont alignés comme dans une figure géométrique d’une facon parfaite. Si bien qu’on se demande si la photo est ruquée ou bien si la perfection mathématique n’est pas le contraire de la beauté.
Si la beauté n’est pas une perfection ou quelque chose a un peu raté. Où quelque chose nous rappelle à l’humain.