Bonne année 2012

Tourner la roue, pousser la porte, embrasser l'arbre. (Photo Alain Foix, Oak alley, Louisiane, Août 2011)

Bonne année à tous mes lecteurs réguliers et occasionnels.Je vous sais de plus en plus nombreux et en augmentation constante de mois en mois, d’année en année. Grâce à l’application de l’outil statistique de ce blog, je sais même vos goûts et tendances. Mais puisque je suis plutôt un artiste qu’un commercial (ce dont je suppose, vous m’en savez gré) je ne réponds pas à la demande, mais je suis dans l’offre personnelle. Je tente, avec plus ou moins de bonheur et de constance, de vous faire partager mes réactions à l’actualité, vous informer  de celle de mes ouvrages et créations, et connaître mes humeurs ou indignations passagères ou constantes. On écrit pour être lu, je l’affirme sans faux-semblant. Je ne suis pas de ceux qui pensent que plus on est ignoré, plus on est maudit, donc plus on est talentueux.Je ne suis pas non plus de ceux qui pensent le contraire. La quantité de lecteurs ou de spectateurs est loin d’être l’aune à laquelle se mesure le talent, comme les commerçants cherchent à le faire croire. D’ailleurs ce n’est pas le talent en soi, mais ce que dit l’oeuvre en chaque spectateur dans l’improbable alchimie de la forme et du fond, du style et du récit, du sens global et formel et de la signification singulière, qui fait l’artiste. Le talent n’est que ce qui permet de passer d’une oeuvre à l’autre à travers la remise en cause toujours recommencée du matériau littéraire et artistique dont on modèle et remodèle la forme. On n’a toujours qu’un lecteur, et ce lecteur est en dialogue avec celui qui écrit et qui se projette d’une manière ou d’une autre en ce lecteur inconnu et par nature idéal. Cet idéal n’est jamais que celui qu’on peut projeter à partir de soi-même, mais au-delà, en-dehors de soi-même. Cet idéal se joue donc entre l’universel projeté d’un lecteur et la singularité de l’écrivain. Certains ferment le cercle volontairement. D’autres l’ouvrent excessivement et s’y perdent, pensant sans tout à fait le dire que le lecteur fait l’écriture. Je ne cite pas de nom, mais il est clair que nous sommes là dans la limite entre l’oeuvre et la marchandise. Frontière malheureusement trop souvent transgressée pour la cause mercantile. Tout ça pour vous dire, chers lecteurs, que je suis heureux, encore une fois, que votre nombre aille grandissant et que j’espère que ce cercle s’agrandit autour d’une singularité s’ouvrant en dialogues multiples. Merci de me lire, et puisqu’on est à l’heure des bonnes résolutions, je vous promets que je vais tenter d’être plus constant dans mes écrits sur ce blog. Sachez cependant que ce blog n’est pour moi qu’un espace complémentaire d’expression, et que le coeur de mon activité doit être préservé, à savoir la littérature et le théâtre. Mes absences ici sont souvent l’expression de ma concentration sur mes créations. J’en ai plusieurs en cours cette année. Je ne manquerai pas de vous en faire part au plus tôt. Belle année 2012

Plage de Bois-Jolan, Sainte Anne, Guadeloupe

2 commentaires

  1. Tous mes voeux pour 2012 Alain. Le mien ? Continuer à voir fleurir vos textes qui sont un régal pour mon coeur de lectrice, à chaque fois. Et il me tarde de voir « Vénus et Adam » sur scène. Bien à vous.

  2. Merci Stéphie. Je vais essayer de faire exister ce texte sur scène. Ce n’est pas si simple car il n’est pas très politiquement correct. Certains le trouvent dérangeant. Non pas dérangeant à la manière bien-pensante des bourgeois qui veulent choquer le bourgeois. Mais à celle des bourgeois qui pensent être du bon côté de la lumière et qui ne veulent pas voir les ombres qui jouent en eux (et se jouent d’eux). Oui, je crois en cette pièce. Oui, je crois qu’elle dérange, mais pour de bonnes raisons. Merci pour votre constance de lectrice et merci pour vos efforts pour faire partager vos enthousiasmes. Continuez à embrasser les crapauds.Sait-on jamais. Il y a parmi eux de grands poètes.

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